Francois Phopho KAMANO un habitué des projets de
Francois Phopho KAMANO un habitué des projets de Developpement dans le Sahel livre ses impressions à African challenges.
Africanchallenges: Mr Francois comment avez-vous appris la nouvelle de l’attentat terroriste du vendredi 15 Janvier 2016 à Ouagadougou?
Francois Phopho KAMANO: Avant tout je m’incline devant les âmes des victimes et je souhaite prompte rétablissement aux blessés.
La nouvelle m’a exactement trouvée au Burkina Faso ou j’étais en mission depuis 3 jours pour un projet de développement des moyens d’existence à travers le beurre de Karité dans la region de Po. Le 14 Janvier j’étais déjà à Ouagadougou pour voir ma famille Burkinabe et attendre la priere du Dimanche pour finalement repartir sur le Ghana. Le 15 Janvier après quelques courses au centre-ville de Ouaga suis allé a la prière du soir .Nous étions en pleine prière quand mon interprète a reçu un message de ses parents lui demandant de rentrer car il y avait les échos d’une prise d’otage au cœur de Ouaga. Alors nous nous sommes quand même concentres pour finir notre culte et il m’a rapidement ramené à la maison.
Africanchallenges : êtes-vous surpris de cette attaque terroriste au cœur du Faso ?
Francois Phopho KAMANO : Ouff ben disons que c’était pas beaucoup surprenant ce drame dans la mesure ou le Burkina Faso venait de réaliser du succes en organisant des élections acceptées par tout le peuple burkinabè cela fait un et ensuite voyant la position panafricaniste du Burkina Faso par l’envoi de ses soldats au Mali pour le maintien de la paix , à cela s’ajoute le fait que ce pays vient de sortir victorieux d’une crise grâce à la révolution donc cela peut pousser les terroristes à semer la terreur pour dire au Burkina << bon ne pense pas que tu as fini et tout à commencer de marcher>>, vous savez les terroristes ils aiment créer la panique, la terreur pour dire à l’opinion international, aux bailleurs de ne pas venir investir dans le pays car ils ne seront pas en sécurité et juste pour rendre la vie difficile en effrayant les partenaires au développement.Donc la surprise n’était pas aussi grande chez moi.
Africanchallenges : Qui sont les auteurs et quoi revendiquent ils ?
Francois Phopho KAMANO : Parlant des auteurs je ne pourrai rien vous dire , tout ceque je sais c’est qu’ils sont des terroristes.
Africanchallenges : Quoi revendiquent ils ?
Francois Phopho KAMANO : quoi revendiquent ils bon pour le moment il n y a pas d’informations nous donnant les raisons de cet attentat mais nous pouvons nous dire que c’est juste pour semer la peur en la jeune démocratie burkinabè. Vous le savez au tant que moi, de nos jours le Burkina Faso est un exemple en Afrique en matière de démocratie et il est l’un des pays les plus stables en Afrique de l’Ouest. Vous le savez aussi que les terroristes agissent comme l’ucifer donc le Burkina étant un pays du Sahel et de surcroit stable, pour les terroristes le Burkina pourra servir de base arrière pour les déloger du Sahel.
Africanchallenges : est ce que les Etats africains ont suffisamment les moyens pour lutter contre le terrorisme ?
Francois Phopho KAMANO : Les pays africains en général et ceux de l’Afrique de l’ouest sont beaucoup vulnerables face au terrorisme du point de vue logistique ils sont moins forts pris individuellement car le terrorisme est devenu un commerce international qui se fait des marches par des prises d’otages surtout.
Africanchallenges : Comment pouvons nous lutter contre le terrorisme en Afrique ?
Francois Phopho KAMANO : Le terrorisme est devenu de nos jours une force pour imposer la bonne gouvernance, une force pour demander aux autorités d'éviter l'exclusion, une force pour demander aux autorités d'accorder la même chance aux gouvernés.
Il faut que nos politiques optent pour un développement à la base, il faut que l'on donne de l'eau potable à tout le monde, il faut de l'emploi pour tous les jeunes diplômés, il faut des bonnes routes dans les villages lointains, il faut de l'électricité pour tout le monde, il faut les mêmes opportunités pour tout le monde.
Le terrorisme est très loin d’être une guerre sainte ou le Djihad, elle n'est pas une idéologie religieuse. Le terrorisme est un mécontentement accumulé pendant des années par un peuple qui se sent ignore, un peuple au quel on refuse de bonnes routes, de l'eau potable, un peuple qui vit dans des conditions difficiles et voyant un autre groupe du même pays vivre le paradis sur terre, vous pensez que ceux qui vivent dans l’extrême pauvreté ne vont pas chercher des voies et moyens pour assurer leur survie !!
Si les peuples vivent dans l'extrême pauvreté, ce peuple reste et demeure fragile et ils accepteront toute proposition pour sa survie.
De nos jours tous les pays de l'Afrique de l'Ouest ne doivent pas être surpris de ce phénomène de terrorisme car les anciens dirigeant ont divisé leur peuple en deux classes : la classe des très riches et la classe de ceux qui vivent dans l’extrême pauvreté.
J’ai beaucoup fais la zone vulnérable du sahel ouest Africain, je veux parler des zones partagées entre le Mali, Burkina Faso, Niger, Mauritanie, Tchad et le Nord du Ghana et une partie mais allez y voir ; des peuples qui voient leur bétail mourir parce qu’il n’ya plus d’eau , les enfants sous une malnutrition chronique oui je vous dis c’est un véritable enfer sur terre pour ces peuples et aucune politique publique n’est envisagé en leur faveur car on se dit que c’est une zone inhabitable et que le développement ne serait pas possible.
De nos jours cette zone est la plus pauvre de l’Afrique, son climat défavorable pour les activités d’un peuple dont la vie dépende de l’agriculture et de l’élevage. Surtout avec le changement climatique encore elle sera la zone la plus touchée du monde entier de par son niveau de pauvrete qui a atteint le sommet et par sa position géographique.
Africanchallenges : Votre dernier mot en deux phrases
Francois Phopho KAMANO : C’est un SOS que je lance pour le Sahel et ne luttons pas contre le terrorisme mais luttons contre les causes du terrorisme.
Africanchallenges : Merci
Francois Phopho KAMANO : c’est à moi de vous remercier